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 Nouvelle reconnaissance mutuelle du Baptême

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Photo DR : Lundi de Pâques, 21 avril 2014. Dans le baptistère de Riva San Vitale, Tessin.
(article repris de www.dialogueoecumenique.eerv.ch)

40 ans après la reconnaissance mutuelle du baptême entre l’Eglise catholique romaine, l’Eglise catholique-chrétienne et la Fédération des Eglises protestantes de Suisse, trois autres Eglises ont signé la reconnaissance mutuelle du baptême à Riva San Vitale dans le plus ancien baptistère chrétien de Suisse. Il s’agit de la Fédération d’Eglises évangéliques Luthériennes de Suisse, de l’Eglise évangélique méthodiste de Suisse et l’Eglise anglicane en Suisse.

« Les Eglises signalent ainsi qu’elles sont liées en une communauté dans l’Eglise une de Dieu. C’est un témoignage fort en faveur de l’unité de l’Eglise et un signal clair montrant au monde qu’elles veulent proclamer l’Evangile ensemble en paroles et en actes ». C’est par ces mots que la pasteure Rita Famos, présidente de la Communauté de travail des Eglises chrétiennes de Suisse (CTEC) a souligné l’importance de cette signature officielle de reconnaissance mutuelle du baptême.

Des étapes sur le chemin de l’unité

Le 17 juillet 1973 a été signée la première reconnaissance mutuelle du baptême en Suisse entre les trois Eglises nationales. En 2005 avec l’adoption de la Charta Oecumenica, les Eglises se sont engagées à travailler pour un élargissement de la reconnaissance du baptême. C’est dans ce but qu’en 2010 une commission a été chargée d’élaborer un nouveau document.

Par cette signature, les Eglises partagent une compréhension commune du baptême et s’engagent à ne pas rebaptiser des personnes qui changent d’Eglise. Le document a été signé au nom de leur Eglise par les personnes suivantes: Mgr Charles Morerod, pour la Conférence des évêques suisses; le pasteur Gottfried Wilhelm Locher, président du Conseil de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse; l’évêque Harald Rein, Eglise catholique-chrétienne de Suisse; Elisabeth Benn, présidente de la Fédération des Eglises évangéliques-luthériennes de Suisse et de la Principauté du Liechtenstein; Le chanoine Peter M. Potter, Archidiacre de l’Eglise anglicane en Suisse, et l’évêque Patrick Streiff, de l’Eglise évangélique méthodiste en Suisse.

Un soutien mais pas de signature

L’Armée du Salut, qui ne célèbre pas de baptême, et l’Alliance des communautés baptistes, qui ne connaît pas le baptême des enfants, ont expliqué leur position dans un annexe au texte. Les Eglises orthodoxes en Suisse ont participé à l’élaboration du document, mais elles ne l’ont pas signé le texte pour des raisons de droit ecclésiastique.

> PDF : Brochure-Reconnaissance-Riva-San-Vitale

> PDF : Brochure-culte-Riva-SAn-Vitale

Trois fois 40 ans, et après ?

Publié dans Bonne Nouvelle, septembre 2013

Dimanche 1er septembre au soir, à la Cathédrale de Lausanne, l’Atelier oecuménique de théologie (AOT) de Genève recevait un label oecuménique suisse à la fin de la grande célébration de la Communauté des Eglises Chrétiennes dans le Canton de Vaud. Depuis 40 ans, cet atelier, animé par des enseignants catholiques et protestants, a formé plus de 1700 personnes ! S’il est au service des communautés chrétiennes, l’AOT veut être aussi au service de celles et ceux qui cherchent à transformer leur errance en itinérance… A quand une formation d’adultes oecuménique dans le Pays de Vaud ? Certains lieux, comme notre Conseil Présence et Solidarité de Lavaux, ont décidé de suivre cette piste, et c’est bien ! Mais ne pourrait-on pas élargir encore?

Il y a 40 ans toujours, au niveau national, les Eglises réformées, catholique-romaine et catholique-chrétienne signaient une reconnaissance mutuelle du baptême. Puisqu’il n’y a qu’un seul baptême (cf Ephésiens 4), plus question de rebaptiser une personne qui changerait de confession. Par le baptême, nécessairement conféré par tel ministre au sein de telle Eglise, le baptisé reçoit une identité d’abord chrétienne ou ecclésiale, et non pas d’abord confessionnelle. Je ne suis donc pas baptisé protestant, mais au sein d’une Eglise protestante. Après la reconnaissance mutuelle du baptême par nos Eglises, beaucoup espéraient qu’une reconnaissance mutuelle de la communion et des ministères suivrait… A quand une permission de communier à la messe, lorsque certains d’entre nous s’y rendent, notamment pour cause de mixité confessionnelle ? Dans les faits, la plupart des prêtres exercent une belle hospitalité eucharistique. Reste hélas ce goût de transgression ou d’exception.

Il y a 40 ans enfin, sur le plan européen, les Eglises réformées et luthériennes signaient la Concorde de Leuenberg, ouvrant officiellement une communion de chaire et d’autel. En clair, il devenait possible de prêcher et de communier les uns chez les autres. C’est ainsi que, dans mon ancienne paroisse réformée de Fribourg, une pasteur luthérienne d’Alsace a pu devenir ma collègue. Pourrait-on imaginer qu’un jour, dans une même paroisse – sinon dans une même Eglise – une pasteur et un prêtre (sans oublier une diacre) pourraient se partager le service de la prédication, des sacrements, de l’accompagnement et du témoignage dans la société ? Dans 400 ans, peut-être… En attendant, 1973 aura donné de très bonnes cuvées oecuméniques !

Pasteur Jean-Baptiste Lipp