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Sur la terre comme au ciel

David et Véronia forment un couple mixte magnifique. Ils ont rejoint notre association… mais David a été emporté beaucoup plus vite que nous le pensions. Il poursuit son chemin vers le Dieu de l’Unité, désormais. (Voir notre annonce à l’époque ici : A Dieu cher David)

Depuis, Véronia poursuit l’aventure avec nous, et l’aventure de son couple en tissant un lien vers le ciel. Elle a eu l’occasion de témoigner lors de notre assemblée générale à Evolène au printemps 2015, puis à Lyon à l’automne.

Et un livre est né de cette relation entre le ciel et la terre, un livre splendide qui mérite votre lecture. Laissons Véronia nous en parler :

Terre CielJ’ai promis à David de partager notre trésor avec le plus de monde possible. Pour tenir ma promesse, j’ai mêlé ses pho
tos et mes textes. David ? Mon mari qui a rejoint Notre Père. Notre Trésor? Notre amour, nos talents, notre joie, notre humour, notre foi, notre rencontre, notre gourmandise, nos différences, nos difficultés, nos incompréhensions, notre recherche passionnée de Dieu… Bref, tout ce que Notre Créateur a bien voulu nous donner, et il y a tant et tant de choses qu’il me serait bien difficile de tout nommer.

Merci de m’aider à tenir ma promesse, bonne lecture et bon partage!

Véronia

L’AFI-CH soutient la parution et la diffusion de ce livre que vous pouvez commander au prix de CHF 15.- ici : Formulaire de Commande

Nous vous encourageons vivement à découvrir l’extraordinaire lien que tissent David et Véronia entre ciel et terre…

 

L’Unité des chrétiens au quotidien

par Grégory Roth, Cath.ch

(> Lien vers l’article sur leur site )

Lipp

Le pasteur Jean-Baptiste Lipp et son épouse catholique Dominique (Photo: Grégory Roth

Pasteur réformé, Jean-Baptiste Lipp partage sa vie avec Dominique, son épouse catholique. Pour ce couple “mixte”, l’œcuménisme se vit au quotidien. Ils partagent leur expérience à l’occasion de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, qui a lieu du 18 au 25 janvier 2016.

1987 est une année fondatrice pour Dominique et Jean-Baptiste. Avec la présence d’un pasteur, ils se marient selon le rite catholique à Sierre, paroisse d’enfance de Dominique. La même année, Jean-Baptiste est consacré pasteur à la cathédrale de Lausanne par l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV).

Dépasser sa propre confession

29 ans de mariage et autant d’années pour découvrir la foi de l’autre. “Le pasteur que je suis est capable de croire que l’eucharistie, c’est plus que du pain et du vin”, révèle Jean-Baptiste. “Et la catholique que je suis pense que le Christ qui s’offre dans la sainte cène protestante n’est pas si différent du mien”, ajoute Dominique.

Bien que prononcées sur un ton joueur, leurs réponses témoignent d’une véritable volonté de chacun à dépasser sa propre confession pour rencontrer celle de l’autre. “Si les Eglises ont pris la coresponsabilité de nous marier, elles ne peuvent pas nous laisser communier chacun de son côté”, explique Jean-Baptiste, aujourd’hui pasteur de la paroisse de Belmont-Lutry, sur les hauteurs de Lausanne.

“On ne met pas sa foi en danger”

Avoir un lieu de partage où les couples “mixtes” peuvent se construire, c’est vital, selon Jean-Baptiste et Dominique, fondateurs du groupe des foyers mixtes à Fribourg. Malheureusement, les propositions de cheminement manquent. “Je peux comprendre que les Eglises ne veulent pas accompagner des personnes qui risquent de quitter leur paroisse pour celle du conjoint”, déplore cette professeure de piano au Conservatoire de Fribourg. “Par conséquent, il arrive que les couples mixtes se retrouvent isolés et quittent toute pratique religieuse, renchérit le pasteur, mais bien souvent, c’est le moins pratiquant qui finit par suivre le plus convaincu”.

Pour la famille Lipp, c’est le fait de maintenir cette altérité de confession qui enrichit le couple. “On peut mettre des mots sur nos différences de croire, on a les outils pour en parler et on ne met pas sa foi en danger”, explique la Valaisanne. Pour elle, il est plus facile de se comprendre au sein d’un couple “mixte”, que lorsqu’un des deux n’a pas la foi.

Comme deux pans du Cervin

Permettre une éducation chrétienne “bilingue” – catholique et protestante – à leurs enfants, c’est un but que les parents se sont fixés. Les trois enfants, aujourd’hui adultes, ont suivi un double parcours de catéchèse, comme “deux pans du Cervin”. Baptisés dans l’Eglise réformée, ils ont suivi le programme catholique de préparation à la première communion. “Nous voulions que l’hospitalité eucharistique, dont nous bénéficions à chaque messe, soit aussi possible pour nos enfants, moyennement une initiation à la foi eucharistique, telle que l’enseigne et la vit l’Eglise de leur maman”, se souvient Jean-Baptiste.

Engagé dans l’Association des Foyers interconfessionnels de Suisse (AFI-CH), le couple a été soutenu par la bienveillance de plusieurs prêtres qui, reconnaissant une “démarche prophétique” dans leurs activités, ont permis à leurs enfants baptisés protestants d’être intégrés à l’eucharistie. Un traitement de faveur qui est loin de faire l’unanimité.

Après 30 ans d’engagement dans l’œcuménisme familial, Dominique et Jean-Baptiste reconnaissent un essoufflement dans le mouvement: les couples interconfessionnels en général ne semblent plus être pris compte en tant que tels par les Eglises et la plupart ne montrent pas d’intérêt pour leur “mixité”. De même, la réflexion sur une éventuelle double appartenance pour les enfants de foyers mixtes a été abandonnée. Néanmoins, ils sont persuadés que chaque couple interconfessionnel et pratiquant reste une interpellation d’altérité pour toutes les Eglises chrétiennes et “pose une pierre à l’édifice de l’œcuménisme”.

“Retournez la Parole”

L’œcuménisme se travaille également dans l’interprétation de la Bible. Retournez la Parole, c’est le titre du livre de Jean-Baptiste Lipp, publié en 2015 au Editions Ouverture, sous forme d’une compilation de commentaires d’Evangile qu’il a écrit pour l’Echo Magazine entre 2005 et 2011. Premier réformé à être engagé par l’hebdomadaire pour commenter la Parole de Dieu, son interprétation œcuménique est originale, à l’exemple de l’appel des disciples par Jésus: Pierre, André, Jacques et Jean deviennent Petrus, Andrej, Johannes et Jack. Représentants les Eglises catholique, orthodoxe, réformée et évangélique, ils sont appelés à la réconciliation. (cath.ch-apic/gr)

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Le pasteur Jean-Baptiste Lipp et son épouse catholique Dominique (Photo: Grégory Roth)

Intervention de Noël Ruffieux

Lors du week-end des foyers à Lyon, les 7-8 novembre derniers, notre ami Noël Ruffieux a fait une remarquable intervention dont nous vous proposons le texte ici : Eglise et foyer interecclésiaux, Lyon 07.11.2015

A lire !

NB : les notes de bas de page se trouvent à la fin du document.

Passez le dimanche 31 mai en Valais !

 ExpoGianadda-Courbet-Picasso-11-2009-copie

Notre présidente, Véronyc Mettaz, vous propose de passer l’après-midi du dimanche 31 mai au soleil du Valais, en sa compagnie.

Au programme :

15.00 – Goûter des familles interconfessionnelles à Fully (rue St Gotthard 22)

                Chacun apporte quelque chose. Boissons offertes. Inscriptions au 027 / 746.38.16

17.00 – Départ pour la fondation Gianadda à Martigny

17.15 – Fondation Gianadda, visite de l’exposition (entrée exceptionnellement gratuite)

                Plus d’infos ici : http://www.gianadda.ch/wq_pages/fr/expositions/

18.00 – Célébration oecuménique à la fondation Gianadda

                avec le pasteur Pierre Boismorand et le chanoine José Mittaz, 4 musiciens.

(Photo DR : www.the-plumebook-cafe.com)

Retournez la Parole !

C’est le titre du livre que vient de publier notre aumônier Jean-Baptiste LIPP, un livre savoureux fait de ses chroniques bibliques publiées dans l’ECHO Magazine pendant de nombreuses années, annotées et mises à jour pour certaines.

A découvrir ! (Bulletin de commande :Jean-Baptiste_Lipp_encart_A5_2015)

Livre JB Lipp

Calice au pays des merveilles…

Prédication à deux voix prononcée pour l’Assemblée Générale 2015 de l’AFI-CH

par les deux aumôniers : le pasteur Jean-Baptiste LIPP et l’abbé Vincent LAFARGUE

Textes du 4e dimanche de Carême, année B : 

2Chroniques 36,14-16.19-23 / Psaume 136 / Ephésiens 2,4-10 / Jean 3,14-21

Vous pouvez ECOUTER l’homélie en la lisant : cliquez à gauche du compteur ci-dessous :

  • Bien cher Vincent, j’aimerais à mon tour te remercier pour cette invitation à prêcher la parole de Dieu à deux voix dans cette église – l’une des églises de mon St Patron puisque tu l’as évoqué – ce d’autant qu’avec mon épouse nous avons passé quelques jours, chez toi à la cure, fin décembre, lorsque la neige a bien voulu revenir pour annoncer l’hiver. Se retrouver ici devant cette assemblée me réjouit beaucoup ! Je suis très impressionné, je dois le dire, par le nombre de clochers que votre Curé du Val d’Hérens doit desservir ! 20, si je suis bien réformé, euh informé, je voulais dire !

  • Oui, tu es bien réformé et bien informé ! C’est vrai, j’ai 20 clochers, mais tu sais, ce n’est pas tellement cela l’important. Tu vois ces visages, souriants, croyants, des visages de foi… sans eux ça n’aurait aucun sens. C’est pour eux que je fais cela et que j’ai la joie de le faire. Et puis, bien sûr, quand je parcours les routes du Val d’Hérens comme ce matin avec toi pour revenir d’Hérémence, il y a les montagnes ! Et les montagnes, c’est aussi ma joie, surtout celles d’ici…

  • Ah les montagnes, comme je te comprends ! J’essaie – mais ça va être un petit peu long – d’apprendre les montagnes que l’on voit d’ici. Evidemment la Dent d’Hérens, la Grande Dent, la Petite Dent, Dent de Péroc, Aiguille de la Tza, j’en passe et des meilleures, vous les connaissez mieux que moi bien sûr !

  • Et la Dent Blanche, évidemment !

  • J’avais oublié l’essentielle ! Elle est la plus belle et on la voyait depuis notre fenêtre ce matin ! Ces montagnes… je les trouve imposantes, où que j’aille, en Valais ou ailleurs, et je ne peux pas, lorsque je les regarde, ne pas penser à ce Psaume dit « des montées » justement, un psaume de pèlerinage : « quand je lève les yeux vers les montagnes, d’où me viendra le secours… » (Psaume 120 ou 121). C’est vrai, ici ou ailleurs, je sens que les sommets symbolisent tout à la fois une beauté, une chance mais aussi une menace.

  • Oui, tu sens bien le contexte de vie de nos villages. La montagne peut être une menace, elle nous le rappelle parfois, elle nous a pris des êtres chers. La montagne est aussi une chance, elle nous donne bien de ses trésors. La nature ici garde tous ses droits, comme dans le Psaume. Et il y a un vrai paradoxe pour les gens qui vivent entourés de montagnes : en levant les yeux, on peut être saisi par la peur, suivant quand, et aussi être saisi par l’admiration, l’élan vers les hauteurs. C’est peut-être ça qu’on appelle la crainte. Dans la Bible, la crainte ce n’est pas la peur, c’est le respect. Et c’est peut-être cette crainte biblique que l’on ressent face aux montagnes, ici comme ailleurs.

  • Tu relies bien cette crainte biblique et certainement humaine ici, qui mêle à la fois l’admiration et la peur. L’un n’empêche pas l’autre, en effet. Je vais te dire que chez moi, c’est un petit peu la même chose… mais avec le Lac. Le Léman m’attire et me repousse à la fois. D’ailleurs, dans bien des récits d’Evangile, les plus grosses peurs des disciples de Jésus se passent sur un bateau, justement, lorsque les eaux sont déchaînées… Et quand je suis moi-même sur l’eau, par exemple avec le petit bateau de mon père, et qu’il y a un jour de gros temps et que les feux se mettent à tourner, je prie avec les mots du Psalmiste « Je lève les yeux vers les montagnes – puisqu’il y en a aussi au-dessus du Léman – d’où me viendra le secours ».

  • Tu vois, ça m’est arrivé aussi il n’y a pas très longtemps. Un matin de grosse neige, en revenant d’Hérémence pour célébrer la messe ici, alors que sur la petite route de la Traverchyre ma voiture chassait de l’arrière dans les virages… J’ai levé les yeux vers le ciel en demandant au Seigneur de me protéger, et de me faire un petit signe. Et au moment où j’ai levé les yeux, j’ai vu un hélicoptère d’Air-Glaciers qui faisait le même chemin que moi et qui allait peut-être sauver des gens en montagne. C’était peut-être pas un signe, mais c’était peut-être quand même un clin-Dieu…

  • Je crois aussi que ça devait être un clin d’oeil-clin Dieu, et j’aime bien ton exemple ! Mais je réalise aussi que si toi ou d’autres lèvent les yeux pour en recevoir le salut, qu’on peut aussi lever les yeux vers le haut et se laisser malheureusement abattre. Je pense maintenant à ces pauvres exilés de Jérusalem au bord des fleuves de Babylone et dont on a prié un si intense Psaume. Ils restent assis, ils sont tout éplorés, ils ne parviennent même pas à lever les yeux vers les branches des saules auxquelles ils ont suspendu leurs harpes. Quelle tristesse que celle de ces yeux rivés vers le bas et de ces destins tirés vers en bas !

  • Oui, le Psaume d’aujourd’hui le disait très très bien. Quelle tristesse et quelle colère, même. Et ça nous arrive à chacune, chacun d’entre nous de baisser les yeux et d’être triste ou en colère. Alors il nous semble que rien ne peut nous relever. D’ailleurs la colère finale de ce Psaume le dit très bien. Ces exilés-là – et ça nous arrive – sont dans une dynamique de mort, parfois. Ça me fait penser à notre deuxième lecture, tu sais, ce passage de la lettre aux Ephésiens, où les étrangers aux promesses d’Israël étaient eux aussi comme morts, soumis à d’autres puissances… Ils n’avaient plus confiance, il n’y avait plus de force qui puisse leur venir de l’intérieur !

  • Bien vu, mon confrère curé ! C’est exactement cela qui est décrit dans votre seconde lecture pour ce dimanche. Des hommes et des femmes à bout de batterie. Je dirais même, sans ressort aucun qui permette de se relever. Des morts vivants, quoi. Mais voilà qu’ils sont relevés par la mort victorieuse du Christ, incapables qu’ils étaient de le faire par eux-mêmes ! Ils n’y sont pour rien. C’est cadeau. Un cadeau qu’il suffit, qu’il suffisait ou qu’il suffira, d’accepter…

  • C’est vrai que pour nous relever – peut-être plusieurs d’entre vous en font l’expérience – il suffit parfois d’accueillir la grâce de Dieu, et elle vient gratuitement, elle est cadeau ! Mais il faut la recevoir ! Cela me fait dire que cette lettre aux Ephésiens, tu vois, elle aurait peut-être pu être écrite par Luther ou Calvin, parce qu’il y a cette idée de la grâce gratuite. On n’a rien besoin de faire pour que cette grâce de Dieu nous soit envoyée. Et ça, c’était un peu leur idée. La lettre aux Ephésiens, au fond, c’est une lettre aux effets bien protestants.

  • Vraiment, tu crois ?

  • Oui ! La preuve c’est que les œuvres suivent la grâce. Tu as entendu que ce passage conclut ainsi : « Nous avons été créés en Jésus-Christ pour les œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance, afin que nous nous y engagions. » On dirait presque que tout est préparé d’avance, que toutes nos œuvres sont prédestinées… ça c’est protestant, non ?

  • Je ne vais pas te contredire… Mais tu crois vraiment que cette lettre serait, avec cela, plus protestante que catholique ? Moi pas. Parce que je crois que l’engagement des uns comme des autres, c’est une prière de Dieu à l’homme, de quelque confession qu’il soit. Une prière qui résonne comme ceci : je me suis engagé corps et âme pour vous, je suis descendu pour vous relever, alors comment pouvez-vous ne pas lever les yeux vers moi, comment ne pouvez-vous pas vous engager à votre tour ?

  • Dieu qui nous demande de faire ceci ou de faire cela… tu es très catholique, Jean-Baptiste !

  • Tant mieux ! Et alors, pourquoi pas ? Sur ce point ou d’autres, je me sens assez catholique, « catholique réformé », tant pis… quand il s’agit de dire que Dieu compte sur nous pour continuer pour Lui ce qu’il a commencé en Christ. Et je vais te dire, je serais même assez catholique pour interpréter la passage de l’Évangile selon saint Jean comme un passage des Écritures qui nous invite à la fois à la contemplation et à l’action. Tiens, Jean l’Évangéliste nous invite à faire comme le peuple hébreu autrefois dans le désert. De même que ce peuple devait lever les yeux vers le serpent d’airain au temps de Moïse pour échapper à la mort et aux morsures des serpents, de même, nous devons lever les yeux vers le Christ pour passer ici-bas déjà d’une vie morte à une vie vivante ou échapper aussi à des morsures. Et ça, je vais te dire, et je le dis devant ta paroisse, je trouve que c’est une chose que vous savez quand même faire un peu mieux que nous : d’abord s’arrêter, contempler, adorer, prier les Laudes comme vous l’avez fait ce matin, faire silence quoi, avant de passer à l’action.

  • C’est aussi une caractéristique des montagnards d’ici, tu sais. On s’arrête, on regarde ou on va, avant de partir tête baissée… On regarde le ciel, on prend le temps de confier notre marche à Dieu, et puis on avance. Un temps de prière précède l’action, c’est vrai. D’ailleurs, tu as remarqué en quels termes saint Jean s’adressait à nous : « Celui qui fait la vérité vient à la lumière… »

  • « Qui fait la vérité ! »…

  • Il fait d’abord, et il vient ensuite à la lumière, « pour que ses œuvres soient manifestées… » II s’agit d’une vérité pratique, les deux pieds bien sur terre ! Ce n’est pas une vaste théorie comme on est en train d’en faire nous – d’ailleurs il faudrait qu’on s’arrête gentiment…

  • Oui…

  • Mais, pour terminer Jean-Baptiste, il me semble qu’en ayant dit tout ça, il me semble quand même que toi et moi, et nos deux Eglises, on communie à la même Foi ! C’est le même Christ qu’on adore, c’est le même Dieu !

  • Mais bien sûr… c’est une Foi en ce Dieu qui nous bénit et que nous pouvons bénir à notre tour. Ou comme le dit un autre passage de la même lettre aux Ephésiens : il y a un seul Seigneur, un seul baptême, une seule Foi… C’est un peu comme on le fait à chaque célébration, à chaque Eucharistie, ou à chaque saint Cène… D’ailleurs à ce propos, mon cher Vincent, je t’ai amené – je vous ai amené – une surprise pour cette messe ici… [sort le calice] Je t’ai – je vous ai – amené le plus vieux calice vaudois, qui se trouve précisément dans ma paroisse ou ma commune de Belmont. Il date du début de XIVème siècle. Autrefois utilisé bien sûr pour la messe catholique, il est utilisé depuis le XVIème siècle pour la communion selon le rite protestant. S’il y avait un musée à Belmont comme il y en a un à Evolène, on l’aurait mis au musée, mais il est dans un coffre-fort et je l’en ai fait sortir. Je trouve que ce calice symbolise à la fois une rupture et une continuité. Et aujourd’hui, j’aimerais qu’il nous parle, qu’il nous fasse parler plutôt de continuité et d’unité.

  • C’est donc un calice qui servait à la messe catholique et qui sert aujourd’hui au culte protestant.

  • C’est ça.

  • Eh bien il va servir à l’Eucharistie d’aujourd’hui, tu veux bien ?

  • Oh que je veux !

  • Ce sera ma manière, aussi, de boire à la même coupe que toi, et de te demander PARDON, Jean-Baptiste, pour toutes les fois où notre Eglise catholique a été dure avec nos frères et sœurs protestants, pour toutes les humiliations, les vexations, toutes les erreurs aussi qu’on a commises envers vous. Ce sera ma manière de te demander humblement PARDON.

  • Et comment ne pas penser au nom de mon Eglise et de certains de ses membres ou dirigeants, de te – de vous – demander PARDON aussi pour le nombre de bêtises dites ou redites, ou répétées comme des perroquets, sur les catholiques, ceci-cela, et en les méconnaissant…

    [ils se serrent la main]

  • La miséricorde de Dieu est infinie. Merci Jean-Baptiste !

  • Merci Vincent !

 

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Prédication prononcée le 15 mars 2015 à Hérémence (9.00) puis à Evolène (10.30).